Les ophtalmologues chinois redonnent espoir aux patients atteints de la cataracte en Afrique et en Asie par Zheng Yang
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Le don de la vue
Les ophtalmologues chinois redonnent espoir aux patients atteints de la cataracte en Afrique et en Asie par Zheng Yang
dès le premier jour de leur arrivée au Zimbabwe en 2011, Miao Jingpeng, médecin à l’H?pital Tongren de Beijing, et ses collègues ont eu pour seule préoccupation de garantir l’asepsie de la salle d’opération malgré les installations disponibles limitées. L’ophtalmologue se souvient clairement d’un incident qui s’est produit peu de temps après son arrivée. Alors qu’il se dirigeait vers la salle d’opération, un orage a éclaté et un morceau de grêle a brisé le plafond de verre du couloir. Il a été blessé par des fragments des verres. ? Au lieu de soigner ma
blessure, ma première idée a été de faire immédiatement réparer le plafond, car si la pluie pénétrait, mes patients étaient exposés à un risque plus élevé d’infection ?, raconte-t-il.
Dans le cadre d’? Action Lumière ?, un projet
d’assistance médicale dans différents pays, y compris les pays africains, son équipe a procédé gratuitement à des opérations de la cataracte au Zimbabwe. Grace à cette initiative, les ophtalmologues venant de l’H?pital Tongren de Beijing, une institution réputée qui propose des traitements d’otorhinolaryngologie et l’un des coorganisateurs de cette initiative, ont permis à plus ded2 000 patients atteints de la cataracte dans quatre pays africains de recouvrer la vue au cours des cinq dernières années.
M. Miao s’est rendu au Zimbabwe en 2010 et en 2011, opérant des patients pendant une semaine àchaque fois. Malgré le manque d’équipements et la différence de langue, l’équipe a pu traiter des centaines de patients. Même ceux qui n’avaient pas eu la chance d’être sélectionnés au début ont pu être intégrés dans l’emploi du temps chargé des ophtalmologues. ? Parce que c’est difficile de dire ‘non’ à ces yeux avides ?, explique M. Miao. Zhang Ying, un autre ophtalmologuequi a participé à cette opération au Zimbabwe en 2011, souligne qu’? Action Lumière ? n’est pas seulement une campagne caritative, il s’agit plut?t de ? transmettre la lumière et l’amitié ?.
Le projet a concerné plusieurs pays et à cette date, et plus de 32 000 patients ont recouvré la vue.
Avant que la Chine n’adopte la politique de réforme et d’ouverture à la fin des années 1970, le pays était en retard dans le domaine de l’ophtalmologie. Pendant longtemps, elle a re?u des aides médicales des pays développés aussi bien que des pays en développement, comme le Népal, précise Wang Ningli, vice-président de l’H?pital Tongren de Beijing. Les traitements ophtalmologiques ont néanmoins rapidement évolué en Chine.
Pour promouvoir la prévention contre la cécité et les autres traitements ophtalmologiques, ? Action Lumière ? a été lancée en 2003 sur le plateau du Qinghai-Tibet où les rayons du soleil sont une cause fréquente de cataracte. Après quatre années de traitements ophtalmologiques dans les régions rurales éloignées de Chine, l’action s’est ouverte vers l’extérieur du pays.
? L’année 2007 a été un tournant ?, se rappelle M. Wang. Cette année-là, la campagne ? Action Lumière ? a organisé des camps médicaux en République démocratique de Corée, au Cambodge, en Mongolie, au Viêtnam et au Bangladesh pour aider les patients atteints de la cataracte.
Aujourd’hui, la moitié des h?pitaux chinois sont capables d’effectuer des opérations de la cataracte. Environ 80 % des h?pitaux au-dessus de l’échelon du district possèdent des services d’ophtalmologie indépendants, faisant de la Chine un des pays les plus avancés dans ce domaine dans les pays en développement.
? Une bonne action en mérite une autre ?, explique M. Wang, en disant comment la campagne ? Action Lumière ? partait de la gratitude. Après avoir re?u l’aide d’autrui et au regard de l’expertise professionnelle de la Chine, ? c’est l’heure d’apporter notre contribution ?.
Après avoir fait étape dans nombre de pays asiatiques tels que le Viêtnam, le Pakistan et le Cambodge, ? Action Lumière ? s’est propagée en Afrique, au Zimbabwe et au Malawi en particulier, en 2010 dans le cadre des célébrations du 10eanniversaire du Forum sur la Coopération sino-africaine.
Leur engagement durable en Afrique a permis aux chirurgiens chinois de se faire une excellente réputation sur le continent et de gagner la confiance des patients africains, selon M. Wang. Il note que l’H?pital Tongren de Beijing est maintenant le choix privilégié pour beaucoup, y compris les Africains, lorsqu’ils ont besoin d’un traitement ophtalmologique.
Zhu Siquan de l’H?pital Tongren de Beijing serre la main d’un patient qu’il a soigné au Zimbabwe
RepoRtages de Chine
L’empreinte d’? Action Lumière ?
? 2007 : Organisation de camps médicaux en République démocratique de Corée, au Cambodge, en Mongolie, au Viêtnam et au Bangladesh.
? 2010 : En Afrique pour la première fois avec des camps au Zimbabwe et au Malawi.
? 2011: Les camps en Afrique se sont étendus au Zimbabwe, à la Zambie et en Mozambique. En Asie, le Pakistan re?oit une assistance.
? 2013: L’équipe retourne au Cambodge.
(Source: H?pital Tongren de Beijing)
En janvier 2016, une autre équipe médicale de l’H?pital Tongren de Beijing va se rendre en Afrique. Cette fois-ci, ils vont pratiquer à l’H?pital de l’Amitié Chine-Guinée de Conakry, capitale de ce pays d’Afrique de l’Ouest
L’assistance médicale de la Chine en Afrique remonte à l’année 1963 quand la Chine a envoyé la première mission médicale en Algérie. Pendant les cinq dernières décennies, plus de 5 000 membres du personnel médical chinois ont offert leur assistance en Afrique, et plus de 50 d’entre eux ont donné leur vie sur le continent.
Les défis restent toujours présents pour les missions médicales en Afrique. En cette période post-Ebola, les infections sont encore une menace et une préoccupation, précise Wang Yu, un autre vice-président de l’H?pital Tongren de Beijing et chef de l’équipe qui va se rendre en Guinée. Dix-neuf membres vont rester dans ce pays pendant 18 mois. En plus de leur mission, ils vont aider l’h?pital à établir une unité de soins intensifs.
Selon Wang Yu, les services des médecins chinois aux pays africains deviennent de plus en plus diversifiés et avancés, très différents des traitements ambulatoires qu’ils fournissaient au début. Renforcer la capacité des h?pitaux locaux devient prioritaire et la formation du personnel est par conséquent de plus en plus importante. M. Wang va également se joindre à l’équipe de direction de l’H?pital de l’Amitié Chine-Guinée. établi en 2012,c’est l’un des 30 h?pitaux financés par le gouvernement chinois. Ces h?pitaux montrent que la coopération médicale entre la Chine et l’Afrique a été relevée d’un cran, selon M. Wang. Tout le personnel médical de Chine rentrera néanmoins au pays. ? On a besoin de laisser une équipe médicale qui va rester définitivement. Donc, la formation du personnel est très importante ?, souligne Wang Ningli, en citant le proverbe chinois qui veut que ? Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson. ?
Après des années d’assistance de la part de la Chine, la capacité de traitement des h?pitaux africains s’est améliorée. Le besoin d’une unité de soins intensifs, par exemple, montre que l’H?pital de l’Amitié Chine-Guinée est maintenant capable de traiter plus de maladies graves qu’auparavant, constate Wang Yu.
D’après la Déclaration du Cap adoptée lors de la
seconde édition de la Conférence ministérielle sino-africaine sur la Coopération et le Développement dans la santé en octobre 2015, un total de 20 h?pitaux chinois et 20 h?pitaux africains vont coopérer pendant trois ans. ? En tant que participant de longue date dans la coopération médicale sino-africaine, nous attendons avec impatience d’en faire partie ?, se réjouit M. Wang. D’après le chef de l’équipe, la déclaration offre une nouvelle direction pour la future coopération médicale entre la Chine et l’Afrique, qui est ? une transition de l’intervention à la prévention, et des soins médicaux réguliers aux échanges académiques de haut niveau ?. CA